Le matériel accumulé depuis quelques années dans divers gisements européens devrait permettre de mettre de l'ordre dans la systématique compliquée de ce groupe et d'en mieux comprendre la phylogénie.

La détermination des espèces nécessite une observation minutieuse de la face occlusale des molaires.

Elles sont quadrituberculaires à l'exception de la M1 inférieure qui possède 5 ou 6 tubercules.

Eucricetodon infralactorensis (Viret, 1930) daté du MN3 (infra : inférieur et Lactora = Lectoure (Gers)

C'est l'espèce la plus grande des Cricétidés. Elle vient se placer dans un rameau dont les spécimens les plus anciens au Stampien ont des molaires lophodontes passant progressivement dans le phylum à des dents bunodontes pour l'espèce finale du Miocène moyen.

Cricetodon aureus Mein et Freudenthal, 1971 daté du MN5 (d'aureus : doré)

La M₁ inférieure, montre un entoconide formé d'un seul tubercule relié au protoconide par un antérolophulide simple. Le métaconide n'a que le métalophulide postérieur qui le relie au flanc postérieur du protoconide (caractère spécifique).

Megacricetodon cf. lappi (Mein, 1958) daté du MN5

Une M₃ inférieure trouvée à Thenay montre les quatre tubercules reliés par des crêtes formant ainsi deux entonnoirs. Le sinuside externe est oblique.

Megacricetodon collongensis (Mein, 1958) daté du MN5 (de Vieux-Collonges dans le Rhône)

Les premiers Megacricetodon apparaissent en Europe au début de l'Orléanien moyen (MN4a).

En 1977 seule une M₁ inférieure étaient connue.

Depuis, une quinzaine de dents trouvées à Thenay ont permis de rapporter l'ensemble à M. collongensis dont les dimensions sont relativement faibles.

L'antéroconide de la M₁ est simple, son antérolophulide possède une légère boursouflure. Les mésopholides n'atteignent jamais le mésostylide.

Democricetodon cf. mutilus Fahlbusch, 1964 daté du MN5 (de mutilus : tronqué)

En 1977 une seule dent connue, de Thenay, trois autres dents ont étés trouvées entre cette date et 1986, ont permis de les rattacher à un Democricetodon de grande taille.

Sur D. mutilus les mésolophes atteignent le mésostyle ce qui n'est pas le cas ici d'où la réserve.

La détermination exacte nécessite un matériel plus abondant.

Eumyarion weintfurtrei (Schaub et Zapfe, 1953) daté du MN5

Petite espèce dont deux dents ont étés récoltées à Thenay.

Le sinus interne est oblique et le mésolophe (Msl) long.