Classification des Requins
Les Requins font partie des Vertébrés, ils possèdent bien
évidemment des mâchoires sur lesquelles les dents sont implantées, et sont donc inclus
aux Gnathostomes (animaux à mâchoires), contrairement aux Agnathes (animaux sans
mâchoires).
Parmi les Gnathostomes, les Chondrichtyens (Requins,
Raies et Chimères) forment une classe au sein de laquelle toutes les espèces fossiles ou
actuelles sont essentiellement caractérisées par :
* Un squelette cartilagineux, même si les vertèbres
sont un peu calcifiées, il n'y a jamais présence de cellule osseuse.
* Une peau râpeuse, hérissée de denticules
émaillées, fabriquées, comme les dents par le derme.
* des nageoires paires, toujours présentes (pectorales
et pelviennes).
* des mâchoires armées de nombreuses dents.
Beaucoup de collectionneurs amateurs ou un peu plus éclairés possèdent des dents
de Requins et de Raies dans leur collection.
La plupart à titre de curiosité, mais peu s'y
intéressent plus particulièrement.
Les dents de ces animaux sont très communes dans les
formations d'âge Secondaire et Tertiaire.
Les Requins sont des animaux qui sont apparus dès
l'ère Primaire et qui n'ont pratiquement pas évolués sur le plan de l'organisation
externe.
Ils possèdent un squelette cartilagineux, et la seule
partie que l'on puisse retrouver, (hormis dans quelques sites qui permettent la
préservation de l'animal dans son entier), sont les dents.
Il faut savoir qu'un Requin ne possède pas une seule
rangée dentaire, généralement au moins deux sont en action simultanément et qui plus
est, lorsqu'une dent tombe elle est immédiatement remplacée par les deux ou trois autres
files dentaire qui poussent continuellement et qui assurent donc la viabilité de la
mâchoire des Requins.
Ainsi on a pu calculer que pour certaines espèces
actuelles, ils pouvaient produire en 10 ans 24 000 dents !, c'est notamment le cas pour le
Requin Tigre (Galeocerdo cuvier).
Grâce à cette faculté de remplacement, nous pouvons
trouver de très nombreux spécimens fossiles dans les terrains géologiques.
Parmi ces très nombreux fossiles, il existe un nombre
également très varié d'espèces, on en verra quelques unes, mais parler de toutes
serait impossible avec un seul site.
Ces dernières sont relativement difficile à
déterminer pour un débutant, pour la simple raison que la forme des dents varie assez
peu d'une espèce à l'autre, tout au moins pour la grande majorité des espèces connues.
Il y a tout de même des signes distinctifs qui
permettent de les identifier, et je vous propose de commencer par une introduction à la
structure des dents de Requins et éventuellement de Raies, qui est très proche de celui
des Requins.
La dent d'un Sélacien (Requin) est toujours formée
d'une couronne de dentine qui est fabriqué par le derme, entourant la cavité pulpaire
(cette dernière est parfois obstruée).
Extérieurement, elle est recouverte d'une substance
émaillée pour laquelle les spécialistes ne sont pas toujours d'accord quant à sa
nature véritable et à sa provenance.
Cette couronne est toujours solidement ancrée dans
l'épiderme par ce qu'on appelle une racine.
Ce terme de racine est impropre : il s'agit seulement
d'une plaque basale à ne pas confondre avec les racines que l'on rencontre chez les dents
de Mammifères, qui elles sont solidement ancrés dans la mâchoire par le biais
d'alvéoles dentaires, creusées dans l'os de la mâchoire.
Les dents de Requins se forment au fond d'un repli de
la muqueuse buccale.
Souvent on observe dans la gueule d'un Requin des dents
d'aspects très différents : on parle alors de dimorphisme.
Ce dimorphisme se manifeste souvent entre les dents
inférieures et supérieures mais également entre les dents d'une même mâchoire.
Quelquefois, c'est le cas chez les Raies, ce dimorphisme est dit sexuel, car la différence que
l'on observe est lié au sexe de l'animal.
Ce dimorphisme sexuel pose d'ailleurs des problèmes
lors de la classification et de l'établissement de nouvelles espèces, il est alors
possible de créer une espèce par sexe.
Pour certaines autres espèces, le dimorphisme sexuel n'existe pas.
Un certain nombre de dents sont très caractéristiques
et correspondent à des implantations déterminées sur la mâchoire.
Par exemple, chez une très grande partie des
Hexanchiformes, des Carcharhiniformes, des Lamniformes, on distingue des dents
symphysaires ou parasymphysaires, antérieures, latérales, postérieures et
commissurales.
Ceci en partant de la symphyse (point médian de réunion des deux
mâchoires droite et gauche), et en allant vers la commissure
(coin de la gueule).
Pour ceux qui veulent approfondir la connaissance des
dents de Sélaciens, il est nécessaire de connaître ces formes : les néophytes les
prennent souvent pour des dents d'autres espèces.
Autre remarque importante et qui concerne un assez
grand nombre de requins fossiles ou actuels :
* les dents supérieures sont plutôt larges, elles ont
une cupside (couronne) inclinée vers la commissure.
* les dents inférieures sont plutôt à cupside droite
et moins larges que sur la mâchoire supérieure.
Si il y a des dentelures, elles sont plus marquées ou
touchent un plus grand nombre de dents, aux niveaux supérieurs, (sauf chez les
Hexanchiformes).
Lors de la croissance des dents, ces dernières sont
molles, et il arrive que l'on trouve des dents fossiles ou actuelles ayant une déformation.
Ces pathologies sont le plus souvent provoquées par un agent externe, l'animal en se
nourrissant se plante un aiguillon ou tout autre objet dans la mâchoire et les dents
poussent alors déformées.
Aussi je conseille aux amateurs qui découvrent une
dent de forme inhabituelle d'être extrêmement vigilant, dans la mesure du possible il
faut la transmettre à un spécialiste. |