Les
Rhinocéros appartiennent à la super-famille des Rhinocérotoidés dont les espèces
actuelles de l'ancien continent ne forment qu'un maigre rameau parmi une branche de
Perissodactyles florissante au Tertiaire.
Les
premiers Rhinocérotoidés n'ont pas de corne mais un grand développement des canines
(défenses), alors que c'est l'inverse chez les Rhinocéros actuels.
Les molaires sont hétérodontes et lophodontes chez
les formes primitives.
Les dents se compliquent au cours de l'évolution, les
crêtes se ramifient et le ciment apparaît.
Les membres ont typiquement quatre doigts à l'avant et
trois à l'arrière.
Au cours de l'évolution les pattes antérieures
deviennent tridactyles.
Les Rhinocerotidés apparaissent en Asie du Sud à
l'éocène supérieur, puis en Europe à l'Oligocène avec la sous-famille des
Acératheriinés.
Les Rhinocéros actuels en sont les descendants.
La détermination des espèces fossiles n'est pas
toujours facile car la surface triturante (broyeuse) varie beaucoup avec l'âge sur les
molaires supérieure.
On rencontre plusieurs Genres et espèces dans les
faluns de Touraine, en voici une liste la
plus exhaustive possible :
Ils appartiennent à la
famille des Rhinocérotidae :
Protaceratherium minutum (Cuvier, 1822) daté
du MN3 au MN4a Cette petite espèce fait
partie de la sous-famille des Acérathériinés dont les représentants montrent une
succession de l'Oligocène au Miocène supérieur.
Le genre Protoceratherium est caractérisé par une
Incisive1 inférieure relativement courte et la présence sur les prémolaires et surtout
sur les molaires supérieures, d'un crochet moins développé que chez Aceratherium.
Le Protoceratherium minutum, possède un
cingulum lingual épais et continu sur les prémolaires supérieure.
Le crochet est bien développé, la muraille externe
présente un relief accusé.
Au Miocène moyen la sous-famille des Acérathériinés
comprend des espèces le plus souvent de grande taille, dolichocéphales, sans cornes (ou
rudimentaires).
Les pattes antérieures ont quatre doigts.
Les Acérathères ont des molaires peu compliquées
mais les dents antérieures se réduisent progressivement à deux incisives en haut et, en
bas deux incisives projetées vers l'avant en grosses défenses à tranchant oblique.
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Plésiaceratherium
Les Acérathères à très long métapodes d'Europe ont étés
réunis en 1983 par Yan Defa dans le Genre Plesiaceratherium.
Le caractère principal des dents jugales supérieures
est le fort cingulum interne des prémolaires et même des molaires où il persiste sous
forme de bourrelet à l'angle antéro-interne, de la face antérieure.
Sur les molaires inférieures existe un cingulum
externe, sur les prémolaires supérieures le crochet et le crista sont si développés
qu'ils se rejoignent.
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Plésiaceratherium platyodon (Meyer, 1895) daté du MN3-MN4a
Les caractères dentaires de cette espèce sont :
Prémolaire supérieure : très gros cingulum interne,
le crochet peut rejoindre le crista, antécrochet très développé pouvant rejoindre le
métalophe.
Molaire supérieure : vallée largement ouverte, reste
de cingulum au pied avant du protolophe
Prémolaire + Molaire : fort cingulum externe
Incisive inférieure : très développée, ovale,
aplatie, à bord interne tranchant. |
Plésiaceratherium lumiarense (Antunes et
Ginsburg,
1984) daté du MN4a-MN5
Cette espèce à
une denture plus grande et plus évoluée que celle de P. platyodon.
Les prémolaires supérieures sont plus molarisées.
Les P3 et P4 ont un bord lingual moins arrondi.
L'hypocône est plus développé transversalement.
On observe l'apparition d'un renforcement cingulaire à
l'arrière de la M3. |
Diceratherium aurelianse (Nouel, 1866) daté du
MN3-MN4a,
tombe en synonymie avec Brachypotherium aurialense
Les Brachypothères sont des Téléocératinés primitifs à
dents brachyodontes.
Les membres antérieures sont tétradactyles, les
nasaux plus longs que chez Teleoceras.
Le Diaceratherium aurelianense, à métapodes
courts, présente un fort sillon subvertical, sur la face externe des molaires
inférieures à la jonction du métalophide et de l'hypolophide.
C'est une grosse espèce à squelette trapu, à membres
courts et massifs que l'on rencontre dans les sables burdigaliens de l'Orléanais
remaniés ensuite à l'Helvétien par la mer des faluns.
Ce Rhinocérotidé à tête large, de faible longueur
portait une seule petite corne nasale et un rudiment de corne frontale.
Cette espèce a pour ancêtre de Diceratherium
aginense de l'Aquitanien supérieur, descendant lui-même de Diceratherium
lemanense du Stampien supérieur.
Du point de vue dentaire, cette espèce est
caractérisée par des incisives supérieures volumineuses, des incisives inférieures de
section triangulaire comportant une surface plane due au frottement avec l'incisive
supérieure.
La première prémolaire inférieure, P1 est petite et
probablement caduque. Les prémolaires supérieures sont plus courtes que les molaires
avec antécrochet variable.
La muraille externe des molaires est aplatie, le
crochet et l'antécrochet sont bien développés.
Un épais bourrelet basiliaire entoure la couronne sur
la face interne des prémolaires, il est peu développé ou manque sur les molaires. La
crista manque. |
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1837) daté du
MN4b-MN9 
Prosantorhinus germanicus
(Wang, 1929) daté du MN4b
Les Prosotorhinus sont de petits
Brachypothères.
Leur formule dentaire comprend seulement trois
prémolaires à la mâchoire inférieure.
Les molaires supérieures ont un crochet et un
antécrochet assez largement développés.
Les prémolaires supérieures ont le bord antérieur du
lobe postérieur (métalophe) crénelé.
Les molaires de structure très simple et plus petites
permettent d'éviter les confusions avec celles des espèces précédemment citées.
Prosantorhinus douvillei
(Osborn, 1900) daté du MN4c au MN5
Les prémolaires supérieures, ont un bord antérieur
du métalophe crenelé, l'antécrochet est réduit, la vallée médiane s'ouvrant
largement entre les deux lophes. La muraille externe est ondulée avec un parastyle assez
long
Le cingulum interne est bien développé, le crochet
est assez largement développé. On observe une contraction de la colline postérieure en
dedans de la muraille externe.
Lartetotherium
Ce genre fait partie de la sous-famille des
Dicerorhinés dont les représentants montrent une succession a peu près continue
d'espèces depuis le miocène moyen.
L'actuel Rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus
sumatrensis) en est le dernier représentant, ce dernier est par ailleurs très
menacé, et de plus l'espèce est farouche et les comptages de l'espèce, montrent qu'il
sont peu encourageant pour l'avenir.
Ils possèdent une corne nasale et une frontale. Ils
étaient bas sur pattes et adaptés à la vie fluviatile.
Lartetotherium sansaniensis
(Lartet, 1851) daté du MN4b au MN9
Sur les prémolaires supérieures absence totale de
cingulum interne et fermeture totale des vallées médianes par accotement du protolophe
et du métalophe.
Sur les molaires supérieures la vallée médiane est
très étroite.
D'autres restes de Rhinocerotidae indéterminés ont
étés récoltés à Doué-la-Fontaine (Maine et Loire), mais n'ont pas à ma connaissance
pu être rapportés à aucun genre et aucune espèces déjà connue.
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